Cet éclairage philosophique ne fera pas de mal à la vision biologique de l’Homme dans son propre musée, bien évidemment très lié au Muséum national d’histoire naturelle ; le fil historique que décrit joliment André Pichot, fil comprenant la situation actuelle et ses modes, vous conduit parfaitement à la spécificité de notre genre humain qui se distingue en effet de ce qui le précède, car de toute façon, dans l’Univers, tout change tout le temps et donne naissance chaque fois à une situation par définition inattendue. Le nouveau musée se doit aussi de faire état de cette particularité du sujet dont il prétend traiter, « un être à la recherche de ce qu’il est » en attendant la surprise de ce qui lui succédera.
Yves Coppens
Le Musée de l’Homme relève du Muséum national d’Histoire naturelle, dont la partie la plus visible est la Grande Galerie de l’Évolution. On pouvait craindre que ce cadre académique impose une vision un peu trop étroitement naturaliste, et ne réduise l’homme au statut de singe évolué ayant survécu dans la lutte pour la vie. Crainte d’autant plus forte qu’une grande partie de ce qui, dans ce musée, relevait de l’anthropologie culturelle se trouve maintenant au musée du quai Branly, et que le palais de Chaillot a conservé, entre autres, les restes d’une anthropologie physique de fâcheuse réputation (de la Vénus hottentote à la craniologie). Lire la suite »