Radio: Écoféminisme et résistance à Lyon, 2022

Cette conférence s’adresse aux femmes en cheminement, aux curieuses, aux écofeministes en herbe, à toutes celles qui en ont marre de faire leur lessive maison et qui sont à la recherche d’outils théoriques et stratégiques.

De la naissance de l’agriculture jusqu’à la civilisation industrielle, l’analyse radicale des différentes représentations de la femme et de la nature et la dégradation de leurs conditions matérielles, permet de poser le principe fondateur du mouvement : la destruction de la nature et l’exploitation des femmes sont intrinsèquement liées.

Pourtant, face aux enjeux actuels du féminisme et de l’écologie, il apparaît comme la clef de voûte d’une véritable culture et stratégie de résistance.

Cette conférence a été organisée par Deep Green Resistance France et Floraisons, le 19 novembre 2022, à Lyon.

Une émission en trois épisodes d’environ une heure.

.

Racine de moins un
Une émission
de critique des sciences, des technologies
et de la société industrielle.

.
Émission Racine de Moins Un n°81,
diffusée sur Radio Zinzine en décembre 2022. Lire la suite »

Publicité

Geneviève Pruvost, Chantiers participatifs, autogérés, collectifs, 2015

la politisation du moindre geste

Résumé

Travailler dur
et penser mou…

Des partisans de l’utopie concrète, engagés dans la recherche de cohérence entre théories et pratiques écologiques, interrogent les notions de « participation » et de « travail » dans une perspective critique du développement industriel. Le travail est alors appréhendé comme une prise de position politique (écologique, libertaire). Dans le monde militant de l’écoconstruction, on étudiera les variantes de l’organisation des tâches dans des chantiers participatifs, autogérés et collectifs, que ce soit dans le cadre légal du bénévolat et d’une société coopérative et participative (SCOP) ou dans un contexte de lutte à Notre-Dame-des-Landes. Lire la suite »

Camille Rullán, Se réapproprier la science, 2021

L’affirmation selon laquelle « la science est neutre » est en soi une déclaration politique, qui s’aligne sur les intérêts de la classe dominante. Ce qui est qualifié de politique est ce qui remet en question l’idéologie invisible et hégémonique. D’où la nécessité de comprendre les manières dont le capital et le pouvoir influencent la production, les usages, ainsi que la nature de la science et, de manière plus critique, de réinventer les manières dont nous pratiquons la science. Il n’y a pas de héros qui puisse nous donner cela. Le seul moyen d’avancer est l’action collective.

 

Toutes les cultures ont leurs mythes de la création : le livre de la Genèse, le Rig Veda, le Coatlicue ou même la Destinée Manifeste. Ces histoires expliquent qui nous sommes et comment nous sommes arrivé·es là, révèlent nos préférences et nos préjugés. La science occidentale est apparue en réponse aux mythes pour nous offrir une vision prétendument neutre et non falsifiée des mécanismes internes de la nature. Comme les mythes, la science a ses héros : des personnages (surtout des hommes) qui, souvent à eux seuls, ont découvert des vérités fondamentales sur l’univers. Galilée, Newton, Darwin, Einstein – nous les connaissons. Lire la suite »

Camille Rullán, Se réapproprier la science, 2021

All cultures have creation myths: the book of Genesis, the Rig Veda, Coatlicue or even Manifest Destiny. These stories explain who we are and how we got here, reveal our preferences and prejudices. Western science arose in response to myth to offer us a supposedly value-free, unadulterated view into nature’s inner workings. Like myths, science has its heroes: men (or, mostly men) who, often single-handedly, discover fundamental truths about the universe. Galileo, Newton, Darwin, Einstein—we know who they are. Lire la suite »

José Ardillo, Anarchisme et science, 2010

La philosophie anarchiste a dès l’origine littéralement vénéré la science – aucun doute n’est possible à cet égard. Et pourtant, il ne faut pas oublier que Bakounine lui-même fut un des premiers à attirer l’attention sur les dangers encourus à partir du moment où l’on place une confiance aveugle dans le pouvoir de la science et des scientifiques. Soulignant le risque d’attribuer un trop grand pouvoir à certains groupes d’experts au détriment des capacités de jugement de la majorité des gens, il entrevoyait déjà à son époque comment la science pouvait faire alliance avec les ennemis du peuple en vue de le soumettre toujours plus. Lire la suite »

José Ardillo, La respuesta del anarquismo a la ciencia, 2010

Resulta un lugar común señalar la veneración que desde sus inicios sintió la filosofía anarquista por la Ciencia. Sin embargo, conviene no olvidar que fue el mismo Bakunin uno de los primeros en alertarnos sobre los peligros que podríamos correr al abandonarnos confiadamente al poder de la ciencia y los científicos.
Supo vislumbrar Bakunin el peligro que había en conceder demasiado poder a unos determinados grupos de expertos en detrimento de la capacidad de juicio de las mayorías, anunciando, ya en sus inicios, como la ciencia podía aliarse con los enemigos del pueblo para someter a éste a un mandato más férreo. Pero además, para Bakunin la ciencia tiranizaba la misma realidad, con sus conceptos disecados, aplastando la vitalidad del espíritu humano y su espontaneidad creadora. Lire la suite »

Jean-Marc Lévy-Leblond, La culture scientifique, pourquoi faire ?, 2014

Un communiqué du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche du 30 janvier 2014 m’a incité à reprendre ici le texte d’une intervention faite en 2011 lors des Journées d’études organisées par l’Espace Culture de l’Université de Lille I, alors dirigé avec dynamisme par Nabil El Haggar, sur le thème « Peut-on parler de culture scientifique » ?

Peut-on vraiment parler de culture scientifique ?

Oserai-je avancer que le syntagme de « culture scientifique », cette juxtaposition de deux mots en un seul terme, me paraît doublement inadéquat ?

D’abord, le mot culture tolère mal quelque étiquette ou épithète que ce soit. Dès lors qu’on lui colle un adjectif et qu’on le spécifie, en parlant par exemple de culture littéraire ou de culture musicale, on perd ce qui fait l’essentiel de la notion de culture, c’est à dire la capacité à lier différentes formes de pratiques humaines. La culture est, comme ce que souhaite être la République française, une et indivisible. En la spécialisant, en la cantonnant, on la mutile. Lire la suite »

Roger Belbéoch, Le travail, 1973

Le travail est la préoccupation majeure de tous, soit que l’on y consacre toute son énergie, comme la morale le voudrait, soit que l’on veuille y échapper, car c’est une activité fatigante et chiante. L’enfant, depuis quelques dizaines d’années, a été retiré du circuit productif, mais ce n’est pas pour autant qu’il reste étranger au travail. Toute l’éducation n’est finalement qu’un apprentissage à son rôle de futur producteur. La préoccupation dominante des parents, c’est de savoir quelle place il tiendra dans la production, sans se soucier beaucoup de l’état dans lequel il y arrivera. C’est donc par rapport au travail qu’il faut, pour nous, juger une société ou un projet de transformation sociale. Lire la suite »

Radio: Atelier Paysan, La technoscience contre l’agriculture paysanne (épisode 3), 2019

Durant l’automne 2019, l’Atelier paysan, coopérative d’auto-construction de matériel agricole, a organisé une tournée de soirées-débats sur le thème « La technologie va-t-elle sauver l’agriculture ? La place de la machine dans l’autonomie paysanne » pour rencontrer localement les paysans et paysannes et prendre connaissance du poids et des impacts des machines, des robots, de l’informatique et des biotechnologies sur les vies des paysans et paysannes, sur l’environnement comme sur l’ensemble du modèle alimentaire. […]

Dans la série Racine de Moins Un, voici la troisième émission réalisée à partir de ces enregistrements (les deux précédentes) :

.

Jean-Pierre Berlan – La technoscience contre l’agriculture paysanne

Le cas du maïs hybride : un mensonge historique des agronomes

L’affaire Terminator et la contestation des OGM ont révélé au grand public que les grands semenciers sont prêts à tout pour empêcher les agriculteurs d’utiliser le grain qu’ils récoltent. Mais pour Jean-Pierre Berlan, ancien économiste de l’INRA, cette confiscation du vivant à des fins de profit ne date pas d’hier.

Dans La Planète des clones, il montre que la grande innovation agronomique du XXe siècle, le maïs hybride, relève de la même logique : faire croire que les semences mises au point par des chercheurs sont plus productives que le grain récolté dans les champs. Ce livre se lit comme une enquête policière et démasque l’imposture du progrès le plus célébré de la science agronomique. Lire la suite »

Ivan Illich, L’art d’habiter, 1984

Juillet 1984, le Royal Institute of British Architects célèbre son 150e anniversaire, Ivan Illich est invité à prononcer une conférence, elle s’intitule : “L’art d’habiter”. À une assemblée composée d’architectes, il déclare que l’art d’habiter est hors de leur portée, qu’ils ne peuvent que construire. Les humains n’habitent plus, ils sont logés, c’est-à-dire qu’ils vivent dans un environnement qui a été planifié, construit et équipé pour eux. Les logés traversent « l’existence sans laisser de trace » en se contentant d’un garage ! Habiter est un art et nous sommes des artistes, alors revendiquons non un droit au logement mais notre liberté d’habiter et créons notre demeure.

 

Habiter est le propre de l’espèce humaine. Les animaux sauvages ont des terriers, les chariots rentrent dans des remises et il y a des garages pour les véhicules automobiles. Seuls les hommes peuvent habiter. Habiter est un art. Une araignée naît avec l’instinct de tisser une toile particulière à son espèce. Les araignées, comme tous les animaux, sont programmées par leurs gènes. L’humain est le seul animal à être un artiste, et l’art d’habiter fait partie de l’art de vivre. Une demeure n’est ni un terrier ni un garage. Lire la suite »