Tomjo, Cité idéales et villes intelligentes, 2019

Nadine Ribault, Europe, 2016

Le texte que nous publions ici est extrait de Chroniques du désert – Le désert Urbain, une revue d’enquête de 300 pages sur le thème de la ville publié par les éditions GREVIS basées à Caen. L’auteur y explore la question des utopies de Thomas More aux smart cities d’aujourd’hui mais surtout de demain. L’enfer urbain pavé de bonnes intentions.

 

Je ne suis pas un spécialiste des utopies, comme peut l’être en France un certain Thierry Paquot, sociologue, qui a lui une lecture conciliante des utopistes. L’intérêt pour les utopies m’est venu plus particulièrement quand Le Monde, à l’été 2017, publia une série d’articles à leur sujet. Le Monde qui, par ailleurs, est un ardent défenseur de ce qu’on appelle la Smart city, ou « ville intelligente ». Chaque année, Le Monde remet un prix de l’innovation Smart cities à des entreprises, start-up, associations et collectivités locales pour leur projet urbain innovant en matière numérique. Prix de l’innovation décerné avec le concours de la BNP, Bouygues et Michelin. Le Monde a d’ailleurs un portail internet dédié à ces « créateurs de la ville de demain ».Lire la suite »

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Les amis de Ludd, George Orwell, critique du machinisme, 2013

L’œuvre de George Orwell a eu la malchance de n’être connue que de manière parcellaire. Ses ouvrages les plus célèbres, Hommage à la Catalogne, La Ferme des animaux et 1984 ne sont que les parties d’un ensemble plus vaste et plus riche. Un aspect fondamental de son œuvre, très peu connu du public espagnol, est sa critique du machinisme et du progressisme. S’il est vrai qu’il n’a pas exposé sa pensée de manière systématique et définitive (excepté peut-être dans le premier livre que nous allons commenter), ses réflexions sur le sujet, dispersées dans toute son œuvre, sont d’une finesse remarquable. C’est de ces passages dont il est question dans cet article. Lire la suite »

Los amigos de Ludd, George Orwell como crítico del maquinismo, 2013

La obra de George Orwell tiene la mala suerte de ser conocida de forma muy fragmentaria. Sus obras más célebres, Homenaje a Cataluña, Rebelión en la granja y 1984, no son más que una parte de un conjunto más amplio y rico. Uno de los aspectos fundamentales de su obra menos difundido entre sus lectores en castellano es la crítica del maqumismo y del progresismo. Si bien no expuso su pensamiento sobre estas cuestiones de forma sistemática y definida (excepto quizá en el primer libro que vamos a comentar), sus apuntes, dispersos a lo largo de toda su obra, son de una brillantez excepcional. (La mayor parte de las referencias pertenecen a libros agotados hace tiempo o aún sin publicar íntegramente en castellano.) De estos pasajes hablaremos a continuación. Lire la suite »

François Jarrige, Smart city, 2021

Les impasses d’un outil de transition

Alors que la croissance urbaine s’accélère en inaugurant des défis gigantesques, les smart cities ne cessent d’être présentées comme l’outil majeur de la transition énergétique et socio-écologique. Pour nombre d’industriels et de politiques en effet, la smart city est l’infrastructure indispensable de la politique de transition qui doit remodeler les manières de produire et de consommer l’énergie et d’organiser la ville. Elle doit permettre des gains d’efficacité énergétique, en assurant notamment une meilleure intégration des énergies renouvelables intermittentes, comme le solaire et l’éolien, ou en permettant d’ajuster la production énergétique en fonction des besoins. Le gestionnaire du réseau électrique Enedis a d’ailleurs lancé un programme de démonstrateurs « smart grids » dans plusieurs communes pour préparer leur phase d’industrialisation, alors que les inaugurations de smart cities se multiplient un peu partout dans le monde depuis 2010. Lire la suite »

Radio: Aurore Stephant, Ruée minière au XXIe siècle, 2022

Aurore Stephant ingénieure et géologue minier, spécialiste des activités minières et de leurs impacts humains, sanitaires, sociaux et environnementaux, membre de l’association SystExt (Systèmes extractifs et Environnements), donne une conférence sur le thème « Ruée minière au XXIe siècle : jusqu’où les limites seront-elles repoussées ? ».

Le monde fait face à une demande croissante en ressources minérales dans tous les secteurs, en particulier ceux de la construction, du transport, de la défense, de l’approvisionnement en énergie ou encore des technologies de l’information et de la communication. Si la mine a servi toutes les révolutions industrielles, il est désormais attendu qu’elle soit plus que jamais sollicitée pour l’avènement de la Révolution 4.0, celle de la « dématérialisation », des énergies « propres » et des technologies « vertes ». Ce modèle de développement repose sur l’intensification de l’industrie minière, qui est l’une des activités les plus prédatrices et dangereuses. Le secteur est ainsi le plus important producteur industriel de déchets solides, liquides et gazeux, ou encore responsable du plus grand nombre de conflits socio-environnementaux. Dans un contexte de diminution des teneurs et de raréfaction des gisements facilement exploitables, il en résulte une augmentation exponentielle de la consommation d’eau et d’énergie, ainsi que des impacts environnementaux et sociaux. Jusqu’où toutes ces limites seront-elles repoussées pour répondre à une consommation de métaux démesurée ?

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Racine de moins un
Une émission
de critique des sciences, des technologies
et de la société industrielle.

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Émission Racine de Moins Un n°83,
diffusée sur Radio Zinzine en février 2023. Lire la suite »

François Jarrige, Sabotage, un essai d’archéologie au XIXe siècle, 2020

Résumé

Si le sabotage émerge, s’étend et se théorise comme mode d’action à la fin du XIXe siècle, il renvoie cependant à des logiques plus anciennes qui n’ont cessé d’accompagner l’installation des sociétés industrielles, ses nouveaux équipements et ses infrastructures. Dans ce bref essai, il s’agit d’explorer certains traits de ce répertoire d’actions protestataires en examinant brièvement la généalogie du sabotage et des actions destructrices au XIXe siècle, révélant par là la diversité de ses formes et l’ingéniosité des groupes subalternes. Le mot « sabotage » désigne une action qui vise à détériorer et mettre hors d’usage, de façon volontaire et plus ou moins clandestine, du matériel, des machines, des installations ou équipements, afin de désorganiser une activité productive ou sociale et faire pression sur les décideurs économiques et politiques. Mais le terme recouvre un ensemble d’actions très diverses qui varient selon les groupes et les périodes. Lire la suite »

Groupe Libeludd, Mouvement des retraites, 2010

Des millions de personnes dans la rue. Des appels à la grève illimitée. Des ports bloqués depuis deux semaines. Des raffineries en grève annonçant une prochaine pénurie de carburant. Des milliers de lycéens qui bloquent leurs lycées. Le ras-le-bol se généralise et le mouvement contre la réforme des retraites prend de l’importance. Partout se diffuse le sentiment que quelque chose est en train de se jouer.

Ce mouvement, nous en faisons partie, et nous sommes solidaires des personnes en lutte, contre la réforme des retraites, et contre l’exploitation en général. Il est légitime que des personnes qui ont travaillé toutes leur vie refusent de rempiler pour deux années supplémentaires. Ce refus est d’autant plus justifié qu’un partage des richesses détenues par quelques-uns pourraient permettre à tous d’avoir une vie et une retraite décentes. Lire la suite »

Les amis de Ludd, Critique de l’heureux monde qui s’annonce, 2002

Une auto-interview du groupe Les amis de Ludd

Question : Pourquoi vous référez-vous à Ludd et aux luddites ?

Réponse : Les luddites étaient des travailleurs et travailleuses anglais qui, principalement dans les années 1811-1813, furent à la pointe d’un mouvement insurrectionnel s’attaquant aux machines industrielles. Ils se donnaient comme nom collectif Général Ludd ou Roi Ludd (ou des noms similaires). Dans le monde anglo-saxon, il est aujourd’hui courant de taxer de luddite quiconque s’oppose au progrès technique, mais nombreux sont ceux qui, depuis les années 1980 et 90, ont arboré le drapeau du luddisme (pas toujours à bon escient, il est vrai). Citons pêle-mêle l’occupation de terres agricoles en Espagne, les actions contre les cultures transgéniques en France, en Belgique ou au Royaume-Uni, les sabotages du Train à grande vitesse en Italie, les mouvements paysans de résistance au Brésil ou en Inde. Tous ces actes de rébellion sont autant d’expressions de lutte contre le progrès techno-scientifique, qui a de plus en plus de mal à dissimuler sa vraie nature de stratégie planifiée d’exploitation sans bornes. Plus concrètement, disons qu’à nos yeux le luddisme est un modèle d’opposition populaire active à la montée en puissance de la technologie dont la tyrannie industrielle du capitalisme a fait son arme principale. Lire la suite »

Los amigos de Ludd, Critique of the Happy New World That is Coming, 2002

A Self-Interview with Los amigos de Ludd

Question: What does the reference to Ludd and luddites entail for you?

Answer: The luddites were English workers who become the protagonists of an insurrectional movement between 1811 and 1813 and took action, destroying industrial machinery. They called themselves by the collective name of General Ludd, King Ludd or something of the sort. Currently in the Anglo-Saxon world, it is common for someone who opposes technological progress to be contemptuously tagged with luddism. However, since the 1980’s and 1990’s, there have been many in America who have raised the banner of luddism (with varying rigor, of course). The actions against transgenic cultivation in France, Belgium and the United Kingdom, the sabotage of the high speed train in Italy, the rural occupations in the Spanish state, the peasant resistance movements in Brazil and India, all this is a further sign of a rebellion against a techno-scientific progress that increasingly reveals itself for what it is: the planned strategy of an endless exploitation. To summarize, we can state that for us luddism is an example of active popular opposition to a technology that the industrial tyranny of capitalism wants to impose. Lire la suite »

Los amigos de Ludd, Crítica del nuevo mundo feliz que se avecina, 2002

Una autoentrevista de los Amigos de Ludd

Pregunta: ¿Qué implica para ustedes la referencia a Ludd y a los ludditas?

Respuesta: Los ludditas fueron trabajadores y trabajadoras inglesas que en un período comprendido principalmente entre 1811 y 1813 protagonizaron un movimiento insurreccional y actuaron destruyendo la maquinaria industrial. Se daban así mismos el nombre colectivo de General Ludd o Rey Ludd (o nombres similares). En el mundo anglosajón de hoy es corriente que alguien que se oponga al progreso tecnológico sea tachado peyorativamente de luddita, pero son muchos, desde los años 1980 y 90, que en América han enarbolado la bandera del luddismo (con desigual rigor, desde luego). Las acciones contra cultivos transgénicos en Francia, Bélgica o Reino Unido, los sabotajes al tren de alta velocidad en Italia, la ocupación rural en el estado español, los movimientos campesinos de resistencia en Brasil o India, todo ello son también muestras de una rebelión contra un progreso tecnocientífico que cada vez se desvela más como lo que es: la estrategia planificada de una explotación sin fin. Concretando más podemos decir que para nosotros el luddismo es un ejemplo de oposición popular activa a una tecnología que se quiere imponer desde la tiranía industrial del capitalismo. Lire la suite »