Adrien D., La déshumanisation de l’école, 2022

L’école se vide de son humanité et s’industrialise

L’école du futur en 1900

Au lycée, alors que le nombre d’enseignants diminue [1], le taux d’équipement technologique n’arrête pas de grimper. On manque de plus en plus de personnel d’encadrement : surveillants, infirmières scolaires [2], alors que les établissements restent bondés, le tout sur fond de crise sanitaire. Les problèmes de gestion, d’orientation, d’enseignement s’accumulent donc et une seule solution semble s’imposer d’elle-même : plus de technologie et plus d’applications informatiques [3] pour aider les directions d’établissement et les enseignants dans leurs missions. Cette industrialisation de l’école qui s’accompagne forcément d’une déshumanisation ne date pas d’hier, elle prend sa source aux origines mêmes de l’institution, mais elle connaît une accélération récente au niveau mondial depuis l’avènement du numérique.

En France, ce sont les rapports Fourgous de 2010 et 2012 [4] puis ceux de François Taddéi en 2017 et 2018 [5] qui font offices de caution scientifique et pédagogique pour déployer le numérique tous azimuts dans les classes. La nomination de Jean-Michel Blanquer au poste de ministre de l’Éducation nationale et les premiers confinements sont aussi de fantastiques accélérateurs de la déshumanisation de l’école.

Dans un contexte de lourds effectifs, les réformes récentes concernant le bac et le lycée ont imposé des emplois du temps qui empêchent la concertation entre les enseignants. Ces derniers ne se croisent plus aux différentes pauses, alors ils s’envoient des mails ou font des groupes sur l’application WhatsApp. Les élèves, à partir de la classe de première, quittent leur groupe de tronc commun douze heures par semaine et se trouvent dispersés dans des groupes dits de spécialité avec des camarades venant d’autres classes. C’est la fin du groupe classe, des habitudes que l’on prend quand on étudie avec les mêmes camarades. Dans un groupe de spécialité, certains élèves passent la majorité de l’année sans connaître le prénom de leurs voisins. L’équipe d’enseignants d’une classe de première et de terminale comporte donc en moyenne trente intervenants (puisque les élèves sont dispersés dans des groupes différents de spécialité), là où une classe de seconde en compte environ dix. Le travail d’équipe pédagogique dans les deux derniers niveaux du lycée n’a plus aucun sens et ne peut exister véritablement. Alors on communique par mail ou par le logiciel de l’établissement.

Pour toutes les classes de seconde de France, on distribue à la rentrée des milliers de tablettes et d’ordinateurs portables dont les pièces ont été assemblées en Chine. Pendant deux heures, les élèves arrivant au lycée sont placés devant des ordinateurs pour faire un « test de positionnement » en français et en mathématiques sur une application permettant ainsi de remplir des serveurs de milliers de tableaux statistiques qui finiront dans les oubliettes de l’administration.

On équipe les lycées de scanners derniers cris pour numériser des copies qui se trouvent souvent au même endroit que le jury qui va les corriger. On augmente l’enseignement avec ordinateur par la création de nouvelles matières liées à l’informatique (S.N.T. et N.S.I. [6]). On instaure des bornes WIFI dans les établissements sous prétexte d’intérêt pédagogique. Par l’apparition du contrôle continu au bac, on augmente mécaniquement la standardisation pédagogique appelée « harmonisation » et on contraint, par une évaluation permanente, les progressions pédagogiques à s’uniformiser. Cette scientifisation de l’éducation, cette industrialisation de l’école, est aussi l’expression de la technophilie du ministre [7].

Il est emblématique de notre époque industrielle que Jean-Michel Blanquer ait créé en 2018 le premier conseil scientifique de l’Éducation nationale. A sa tête, le chercheur Stanislas Dehaene qui considère nos enfants comme des « supers ordinateurs » [8]. Considérer les êtres vivants comme des machines, voilà qui en dit long sur la philosophie du « sage » à la tête de ce conseil et de celui qui l’a nommé. C’est que les sciences cognitives, dont Stanislas Dehaene est la figure du moment, alliées au numérique [9] vont nous permettre de palier aux lacunes des sciences de l’éducation et des pratiques pédagogiques [10] si peu… scientifiques.

Pour résumer : obsession de l’évaluation, obsession de la donnée, obsession infantile pour la technologie, diminution des rapports humains directs, diminution du nombre d’humains encadrant les élèves, vision scientiste de l’apprentissage au détriment, forcément, d’une vision sociale ou humaniste. L’éducation suit le chemin de l’agriculture industrielle : mécanisation, standardisation, rationalisation, technophilie, tout ce qui est propre à la déshumanisation, à l’artificialisation [11].

Il ne s’agit pas de déplorer de façon naïve cet état de fait, on sait que c’est une France industrielle, impérialiste et capitaliste qui a créé l’Éducation nationale sur un modèle déjà dicté par les années napoléoniennes [12] : il faut façonner le citoyen, lui faire respecter, accepter les normes sociales et les changements induits par le mouvement industrialiste de l’époque.

Jules Ferry s’attaque avec l’école de la République à celle confessionnelle mais aussi à la réflexion des syndicats ouvriers désireux de prendre en charge l’instruction de leur progéniture plutôt que de la déléguer à une institution bourgeoise [13]. Pour Jules Ferry, il s’agit aussi de ne plus revivre un évènement comme la Commune de Paris [14]. Point d’émancipation donc, mais une normalisation de la pensée et des rapports hiérarchiques. De même, les industriels verront d’un bon œil cette institution comme moyen de produire l’élite scientifique adéquate mais surtout de faire accepter la rationalisation scientifique de tous les domaines sociaux [15]. « La science industrielle est bonne » et « vive le progrès technologique car il est bon », doivent comprendre les futurs citoyens.

Nous ne sommes pas sortis de ces deux mythes fondateurs de la religion scientifique appelée scientisme. Ce qui explique que les problèmes que posent la scientifisation et la technologisation de l’école apparaissent encore comme secondaires à la plupart des critiques des politiques éducatives.

Ainsi dans les syndicats majoritaires qui contrebalancent l’utilitarisme éducatif, il est toujours question d’avoir « plus de moyens », de sortir d’une logique néolibérale et d’aller vers davantage d’émancipation. Si ces revendications sont légitimes, les buts qu’elles doivent servir ne sont jamais bien définis et on a souvent l’impression qu’il s’agirait de défendre une école émancipatrice qui aurait récemment disparue. Une école qui n’a malheureusement jamais véritablement existée dans les faits. Certes, la création de l’Éducation nationale et l’école obligatoire ont eu des effets positifs indéniables, elles ont diminué l’influence de la religion dans les jeunes esprits et elles ont surtout sorti les enfants des usines [16]. C’est donc en envoyant les enfants à l’école que la France industrielle a perdu de la main d’œuvre bon marché. Mais comme signalé plus haut, il ne faut pas y voir une véritable philanthropie et ceux qui, de la même façon, pensent que l’ascenseur social des trente glorieuses faisait partie du projet doivent aller voir le contexte industriel pour comprendre que cet ascenseur s’est mis à monter de façon intéressée [17]. On rappellera au passage que cette période faste correspond au moment où la France va rattraper son retard vis-à-vis des États-Unis et du Royaume-Uni en termes d’émanation de gaz à effet de serre [18]. Est-ce donc cette école que les syndicats et les enseignants défendent ? Celle qui pourvoie aveuglément en ingénieurs et en bras corvéables dans les périodes d’accélération industrielle ?

Éduquer, oui mais pour quoi faire ? Qu’entend-on par réussite scolaire par exemple ? Vers quelle société souhaitons-nous aller ? Un enfant des classes populaires qui devient ingénieur chez Total, est-ce cela la réussite scolaire ? Et si cet enfant devient ingénieur en intelligence artificielle pour une application éducative visant à remplacer des enseignants ou à faire advenir le couple homme-machine si cher à l’actuel ministre, est- ce cela la société que l’on souhaite construire à l’école ?

Les crises sanitaires et climatiques semblent tout de même accélérer et approfondir ces réflexions [19] mais il faudra un jour affronter ces questions éthiques. Il faudra un jour affronter l’évidence que nos élites industrielles, scientifiques et politiques sont souvent des personnes dont la scolarité et les études ont été des plus réussies : ainsi, ce sont nos meilleurs élèves qui participent activement à la progression du désastre, ceux qui élaborent les moyens et les politiques écocidaires de notre civilisation ! L’école n’arrive donc pas à transmettre le respect de la nature et du vivant en général et ce n’est pas en la déshumanisant, en manquant de « moyens humains », que l’on va y remédier.

Une chose est sûre, nous ne manquerons jamais de moyens technologiques, nous en aurons même toujours plus. Cela devrait interroger la communauté enseignante. En cette rentrée 2021, des lycées se voient équiper en vidéoprojecteurs interactifs, en écrans plats tactiles et ce, sans quasiment rien réclamer, sans manifestation devant les rectorats. Les régions qui gèrent les lycées ont toutes surinvesti dans le numérique et déploient leur plan d’équipement à l’image de celui de la région Ile de France appelé « Ambition(s) Numérique(s) ».

Cette dernière propose même à des enseignants volontaires de s’équiper en caméras et micros pour filmer leurs prestations et assurer un « distanciel innovant » autour de l’orientation [20]. Les nombreux et inévitables dysfonctionnements de ces technologies de l’information et de la communication (TIC), serviront même la cause technologique.  Par exemple, lorsque les serveurs de l’Éducation nationale ont craqué pendant « la classe à la maison », les industriels ont bien entendu les plaintes et les désagréments que cela a provoqués. Les voilà donc tout à fait légitimes pour développer et vendre de nouveaux équipements plus performants [21] afin de combler les usagers impatients. De l’art de créer le désir ! Il est à noter que tout nouvel équipement, comme le wifi, n’est quasiment jamais soumis au vote, à la réflexion et au débat démocratique. Comme si ce mouvement était naturel et qu’il était entendu qu’il faisait consensus.

Depuis plus de 40 ans de politique de détérioration des services publics [22], ces derniers ne cessent pourtant d’être équipés en technologie high-tech à l’image de l’intelligence artificielle sensée sauver l’Hôpital [23]. La détérioration des conditions de travail justifie l’utilisation de la technologie qui a son tour détériore les conditions de travail en plus des détériorations environnementales liées à la fabrication des machines. Le désastre que représente l’accélération numérique se nourrit de la crise sanitaire. Le désastre se nourrit donc du désastre. Mais le désastre se nourrit aussi de la peur, légitime, en temps de crise sanitaire. Le manque de moyens humains encourage et rend indispensable la technologie. Les classes bondées impliquent en effet une aération de mauvaise qualité propice à la contamination. Alors les enseignants et les syndicats demandent à se faire équiper en détecteur de CO2 ou en purificateur d’air aux algorithmes performants et rassurants en pleine vague épidémique. Les industriels du secteur se frottent les mains.

Mais plus de moyens matériels en technologie de pointe implique de « dégraisser » quelque part et c’est l’humain qui est la variable d’ajustement.

Point aveugle de certains syndicats, point aveugle fondamental des techno-pédagogues et ils sont nombreux ! Ils constituent la grande majorité des enseignants formateurs, des enseignants chargés de mission et du corps de l’inspection. La techno-pédagogie, oxymore, prétend pallier le manque de personnel par la technique sans se rendre compte que l’industrie technologique nécessite la mobilisation d’importants moyens financiers, de ressources minières et une main d’œuvre bon marché et surexploitée. De fait, à l’autre bout de la chaîne, c’est-à-dire dans les pays occidentaux, il faut diminuer la masse salariale éducative pour compenser ces investissements, donc diminuer l’humain autant que possible, pour rendre le projet rentable dans la grande guerre économique mondiale.

Or la pédagogie est un rapport humain qui, preuves scientifiques à l’appui, fonctionne mieux lorsque le rapport entre les individus se fait sans interface numérique ou, depuis peu, robotique, nouvelle lubie des enseignants innovants. C’est cela aussi le plus déconcertant, l’absence de démarche scientifique chez ces individus acquis à la cause technologique. De nombreux ouvrages, comme ceux de l’ingénieur Philippe Bihouix [24] ou celui du neuroscientifique Michel Desmurget et ses 1 500 articles scientifiques épluchés [25], montrent la médiocrité de ces outils tant sur le plan écologique que pédagogique. Les preuves s’accumulent comme les rapports du G.I.E.C. et malgré tout un grand nombre d’enseignants se plonge avec grand enthousiasme dans les nouvelles technologies et arpente avec joie les allées des salons Educatec-Educatice, Clic ou Fun, rassemblements à la gloire de la techno-pédagogie, source principale d’innovations selon les organisateurs et les géants du numérique.

Les rapports et les études s’accumulent certes, encore faut-il les lire. Mais a-t-on vraiment besoin de lire tous ces articles et tous ces ouvrages, le quotidien parle aussi de lui-même.

Il n’y a eu aucune amélioration significative depuis l’arrivée de ces machines, le niveau continue de baisser nous dit-on, les inégalités de se creuser [26], la surveillance numérique des élèves par les logiciels des établissements scolaire n’a aucun effet sur un absentéisme grandissant [27]. En revanche, les effets néfastes, eux, comme la perte d’autonomie des élèves ou l’augmentation des relations conflictuelles entre enseignants et élèves ou parents d’élèves [28], se font de plus en plus sentir depuis le premier confinement. Enfin, jusqu’à preuve du contraire, les familles qui ont les moyens d’aider leurs enfants en difficulté, leur payent des cours particuliers avec des êtres humains et non la dernière « appli » éducative à la mode.

On entend déjà les réfractaires à la sobriété technologique comme ceux du café pédagogique [29], site réunissant de grands critiques des politiques Blanquer, nous dire que nous ne sommes pas allés assez loin, que ce sont les professeurs qui sont mal formés ou que, attention argument-massue, le numérique « cela dépend des usages ». Ce dernier argument vole en éclat dès que l’on comprend que, bon usage ou pas, les désastres humains et sanitaires décrits par le journaliste Guillaume Pitron [30] ou par les ingénieurs des associations Systex [31] et Ingénieurs sans frontière seront toujours nécessaires à la fabrication de ces « outils ».

Ensuite, sur la mauvaise formation des enseignants, d’une part nous remarquons encore que chez les technophiles, le problème de la technologie réside toujours dans l’humain, ce facteur humain, ce maillon faible que l’intelligence artificielle devrait nous aider à corriger dans un futur proche et, d’autre part, nous pensons que les enseignants ont autre chose à faire que de se former à des objets ou des logiciels dont l’obsolescence est programmée ou dont les mises à jour nécessaires à leur utilisation n’existeront plus au bout de quelques années.

Les enseignants devraient plutôt travailler directement avec leurs élèves dans leur salle, face à face ou côte à côte, sans interface technologique et, si possible, avec des effectifs décents, c’est-à-dire permettant un échange réel. Moins d’élèves par classe permet plus d’attention de l’enseignant pour chaque élève, c’est mathématique mais cela échappe aux technocrates.

Il faudrait donc sortir d’une vision naïve et techno-béate de l’éducation, comprendre les enjeux de la scientifisation et de la technologisation de l’école.

Ces dernières servent aussi à nous maintenir dans un mythe technoscientifique qui nous a menés aux catastrophes sanitaires et écologiques actuelles. Contrairement à un scientisme très répandu en salle des professeurs mais aussi dans les cabinets ministériels, les outils technologiques ne descendent pas du ciel et leur fabrication et leur utilisation constituent un naufrage humain, sanitaire et écologique. Il faut bien comprendre que l’institution scolaire est d’ores et déjà bien numérisée, trop numérisée, ne serait-ce que par la maintenance que cet équipement exige, et ne parlons même pas de la dépendance psychologique créée par cette numérisation.

On se plaint du manque d’autonomie des élèves mais que peut-on penser de ces enseignants totalement dépendants d’une industrie numérique écocidaire. Leur investissement dans les TIC oblige leurs collègues critiques ou récalcitrants à entrer, par la contrainte que cet investissement technologique et financier exige [32], dans le moule rigide de l’enseignement numérisé ! Il serait temps ainsi d’écouter ces enseignants [33] qui n’ont pas attendu les alertes des scientifiques médiatiques pour s’opposer à la marche inhumaine du progrès technologique, pour repenser leurs métiers, leurs outils avec sobriété et humilité et qui osent – sacrilège pour l’enseignant innovant – regarder aussi dans le passé [34].

Adrien D.,
enseignant contre-innovant et syndiqué,
janvier 2022.

 


[1] « Blanquer annonce la suppression de 1 800 postes dans l’éducation nationale en 2019 » Le Monde, 16 septembre 2018.

[2] Extrait de l’enquête de 2020 de l’APSES (Association des professeurs de sciences économiques et sociales) : « Tout d’abord, les résultats de l’enquête montrent que suite à la réforme, les conditions de travail des enseignant.e.s de SES se sont considérablement dégradées par rapport à l’année 2018-2019 : ainsi, le nombre moyen de groupes d’élèves pris en charge par les collègues a fortement augmenté, passant de 6,7 à 8 en un an, soit près de 20% en plus. La même augmentation est à constater concernant le nombre moyen d’élèves par enseignant.e avec un passage de 170 à 203 entre les rentrées 2018 et 2019 et la mise en place de la réforme 2020. »

[3] En 2017 le gouvernement met fin aux contrats aidés dénommés CUI dont bénéficiaient les établissements pour engager des surveillants ou du personnel administratif. A cela s’ajoute les pénuries de médecins et d’infirmières scolaires (lire Question d’actualité au gouvernement n°1997G de Mme Colette Mélot (Seine-et-Marne – Les Indépendants) publiée dans le Journal officiel du Sénat du 23 septembre 2021).

[4] Réussir l’école numérique (2010) et Apprendre autrement à l’ère numérique. Se former, collaborer, innover : Un nouveau modèle éducatif pour une égalité des chances (2012).

[5] Vers une société apprenante (2017) et Un plan pour co-construire une société apprenante (2018).

[6] Respectivement Sciences Numériques et Technologie et Numérique et Sciences Informatiques.

[7] Lire l’entretien du ministre pour le journal L’Obs « Jean-Michel Blanquer donne sa vision de l’école du futur » , janvier 2020 ; où l’on peut lire : « Nous avons besoin d’une réussite du couple homme-machine ».

[8] Interview dans le journal La Tribune : Stanislas Dehaene, « Nos enfants sont des super-ordinateurs », mai 2018.

[9] Selon Jean-Luc Berthier spécialiste des sciences cognitives de l’apprentissage : « L’application des sciences cognitives dans les modalités pédagogiques ne pourra pas se faire sans le numérique ». Intervention à l’attention des enseignants pour l’académie de Rouen en 2016 (disponible sur You Tube).

[10] Lire l’avis du CCNE prônant l’expérimentation pédagogique neuroscientifique : Frédéric Worms, Lionel Nakache, Avis 131 : Cadre éthique de l’expérimentation pédagogique en situation réelle, CCNE, juin 2019.

[11] Lire à ce propos L’atelier paysan, Reprendre la terre aux machines, Seuil, 2021.

[12] « Tant qu’on n’apprendra pas, dès l’enfance, s’il faut être républicain ou monarchique, catholique ou religieux, l’État ne formera pas une nation […]. Dans l’établissement d’un corps enseignant, le but principal est d’avoir un moyen de diriger les opinions politiques et morales » (« Paroles de Napoléon au Conseil d’État, 11 mars 1806 », Pelet de la Lozère) citation dans Claude Lelièvre, « Éducation et/ou instruction ? », Administration & Éducation n°142, 2014.

[13] Jean Foucambert, L’école de Jules Ferry : Un mythe qui a la vie dure, éditions Retz, 1986. Article de Monique Moret, Les actes de lecture n°122, juin 2013.

[14] « Dans les écoles confessionnelles, les jeunes reçoivent un enseignement dirigé tout entier contre les institutions modernes. Si cet état de choses se perpétue, il est à craindre que d’autres écoles se constituent, ouvertes aux fils d’ouvriers et de paysans où l’on enseignera des principes diamétralement opposés, inspirés peut-être d’un idéal socialiste ou communiste emprunté à des temps plus récents, par exemple à cette époque violente et sinistre comprise entre le 18 mars et le 24 mai 1871. » Jules Ferry cité par Foucambert, op. cit.

[15] Guillaume Carnino, L’Invention de la science, Seuil, 2015. Chapitre « Vulgariser et populariser la science », p. 111.

[16] « C’est à partir de la fin du Second Empire, et surtout au début de la IIIe République, avec les lois Ferry sur l’école, que le travail des enfants recula véritablement », Olivier Rey, Quand le monde s’est fait nombre, Stock, 2016, p. 171.

[17] Camille Peugny, « La dynamique générationnelle de la mobilité sociale », Réseau Canopé | « Idées économiques et sociales » 2014/1 N° 175 | pages 18 à 24.

[18] Christophe Bonneuil & Jean-Baptiste Fressoz, L’évènement anthropocène, Seuil, 2016.

[19] Lire par exemple les textes préparatoires au congrès national de la fédération syndicale unitaire (première fédération syndicale en France de l’enseignement) sur le numérique et sur la « rupture » écologique. (Revue POUR, supplément au n°236, novembre 2021)

[20] Trophées Oriane de l’innovation numérique pour l’orientation tout au long de la vie. Descriptif sur le site <iledefrance.fr>.

[21] La campagne de l’industriel Intel et son « Intel4education » est un exemple d’opportunisme du désastre.

[22] En ce qui concerne le service public de l’éducation lire Christian Laval, L’école n’est pas une entreprise, La Découverte, 2003.

[23] « L’intelligence artificielle fait son entrée en établissement de santé » sur le site de l’assureur <macsf.fr>, 2019.

[24] Philippe Bihouix et Karine Mauvilly, Le désastre de l’école numérique, Seuil, 2014. Philippe Bihouix, L’âge des low tech, Seuil, Anthropocène, 2015

[25] Michel Desmurget, La fabrique du crétin digital, Seuil, 2019.

[26] INSEE, Inégalités sociales dans l’enseignement scolaire dans France, portrait social, décembre 2020 ; disponible sur le site de l’INSEE.

[27] Note d’Information n°19.04, mars 2019 de la Depp sur l’absentéisme. <education.gouv.fr>.

[28] Violaine Morin et Pierre Terraz, « La pandémie révèle les limites de Pronote, l’outil qui a “transformé l’école” », Le Monde du 30 novembre 2021.

[29] Nous pensons notamment ici à Bruno Duvauchelle et ses chroniques numériques sur le site du café pédagogique comme Peut-on imposer l’enseignement à distance ? (nov. 2020) et Avec le numérique, faire émerger de nouvelles formes scolaires (oct. 2021).

[30] Guillaume Pitron, La Guerre des métaux rares, Les liens qui libèrent, 2018.

[31] Lire leur dernier rapport d’étude sur l’extraction minière, dont le numérique est entièrement dépendant, disponible sur la page <www.systext.org/publications>.

[32] Les enseignants sont maintenant obligés de passer du temps sur les espaces numériques de travail, obligés de « diversifier leurs pratiques », c’est-à-dire utiliser de plus en plus le numérique, de communiquer par mail pour recevoir des informations importantes etc. Toutes les pratiques que les « enseignants innovants » ont participé à diffuser, en novlangue on dit « démocratiser ».

[33] On en retrouve certains dans l’ouvrage collectif Critiques de l’école numérique, L’échappée, 2019. Notamment dans le collectif Ecran total.

[34] Nous pensons ici, par exemple à la pédagogie Freinet datant du début du XXe siècle. Lire Célestin Freinet, le maître insurgé, articles et éditoriaux (1920-1939), Editions Libertalia.

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