Les déclarations du chef du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, lors d’une interview radiophonique du 10 janvier dernier, ont suscité un certain écho dans la presse française. D’après certains médias, Sánchez, qui décréta le confinement le plus brutal d’Europe (les adultes ne pouvaient descendre dans la rue que pour faire leurs courses dans les magasins les plus proches de chez eux, tandis que les moins de 14 ans étaient purement et simplement renfermés dans leur foyer), s’est transformé en une sorte de Nostradamus annonçant l’avenir du développement de la maladie.
Inutile d’aborder ici la dimension scientifique des affirmations de Sánchez. Il est indéniable que, au-delà des fantaisies qui accompagnent souvent l’image qu’on a, en France, de ce qui se passe de l’autre côté des Pyrénées, il y a deux choses, dans son interview, qui méritent notre attention – moins pour ce qu’elles disent que pour ce qu’elles sous-entendent. D’abord, en disant que le covid-19 « se normalise » et devient une maladie endémique comme la grippe, Sánchez ne fait qu’exprimer la lassitude générale vis-à-vis de l’enchaînement des restrictions qui se sont abattues sur les populations depuis mars 2020, pas seulement en France ou en Espagne, mais partout dans le monde. Il semble reprendre à son compte le souhait le plus pressant de toute la planète : « On en a marre et on veut revenir dès que possible à une prétendue normalité ». Lire la suite »