Archive
Radio: Aude Vidal, Égologie, 2017
Aude Vidal présente son livre Égologie, écologie, individualisme et course au bonheur (éd. Le Monde à l’envers, 2017) lors d’une soirée à librairie libertaire La Gryffe à Lyon en janvier 2018.
Développement personnel, habitats groupés, jardins partagés, etc., face au désastre capitaliste, l’écologie se présente comme une réponse globale et positive, un changement de rapport au monde appuyé par des gestes au quotidien.
Comme dans la fable du colibri, «chacun fait sa part». Mais en considérant la société comme un agrégat d’individus, et le changement social comme une somme de gestes individuels, cette vision de l’écologie ne succombe-t-elle pas à la logique libérale dominante, signant le triomphe de l’individualisme ?
Elle anime Mon Blog sur l’écologie politique.
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Racine de moins un
Une émission
de critique des sciences, des technologies
et de la société industrielle.
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Émission Racine de Moins Un n°54, diffusée sur Radio Zinzine en août 2019.
Célia Izoard, La transition écologique brasse du vent, 2017
Nombre d’écolos s’émerveillent devant les promesses des énergies renouvelables. Pour eux, la « transition énergétique » consiste notamment à déployer un peu partout de gigantesques éoliennes. Livrées aux puissances du marché et à des besoins en électricité démesurés, ces machines géantes font disparaître milieux naturels et territoires habitables comme n’importe quel site industriel. Selon le Grenelle de l’environnement, il est prévu d’en implanter 9 500 sur le sol français d’ici trois ans, dont plus de 500 dans la campagne aveyronnaise qui, avec ses collines venteuses et dépeuplées, constitue un formidable « gisement ». Les autochtones ne l’entendent pas de cette oreille. Lire la suite…
Aurélien Berlan, Anatomie du chez soi, 2017
De l’usage commun à la spéculation immobilière,
analyse de la propriété foncière
La propriété telle que nous la connaissons aujourd’hui n’a pas toujours existé. La bête noire de la critique sociale du XIXe siècle – la propriété dénoncée comme « vol » par le théoricien anarchiste Proudhon – en est un type historique bien particulier : la propriété privée bourgeoise ou lucrative, purement marchande, centrée sur le droit d’abusus. Mais la notion plus vaste de propriété foncière est composée de plusieurs strates et de divers droits, qu’il s’agit ici de déplier pour penser la garantie d’un « chez soi » à l’heure où la plupart des gens sont dépossédés de tout et contraints par là même de se vendre pour habiter quelque part.
Comme la plupart des idées que nous employons tous les jours, celle de propriété est constituée de plusieurs couches. On peut au moins en repérer trois : elle présente une dimension existentielle, une dimension juridique et une dimension marchande. Si l’on veut comprendre ce qui caractérise notre conception de la propriété, et ce en quoi elle est critiquable, il me semble indispensable de commencer par bien distinguer ces diverses significations, même si elles sont intimement liées dans nos esprits. Lire la suite…
Radio: Jean-Marc Royer, Le Monde comme projet Manhattan, 2017
Des laboratoires du nucléaire à la guerre généralisée au vivant
Si les deux premières parties de ce livre débutent par une toute autre histoire du nucléaire, sa troisième partie, la plus importante aux yeux de l’auteur, a pour ambition d’en tirer les conséquences dans les domaines théoriques, historiques, philosophiques et politiques. Précisons qu’il n’est pas question de faire avec cette présentation un quelconque résumé de l’ouvrage mais d’attirer l’attention du lecteur sur des aspects jugés majeurs. Par conséquent, il n’y retrouvera pas le soubassement argumentaire de certaines des affirmations avancées.
I – S’il s’agissait uniquement d’une autre histoire du nucléaire, quelle en serait sa spécificité ?
Seule une étude attentive des archives disponibles a permis de saisir les gigantesques dimensions historiques, politiques et industrielles de l’évènement-nucléaire qui a changé la face du monde (au sens propre et au sens figuré) ; de comprendre dans le détail de quelle manière les États-Unis en ont usé pour s’attribuer le rôle de gendarme du monde depuis la fin de la seconde guerre mondiale 1 et plus généralement comment les complexes (scientifico-militaro-industriels) qui en furent à l’origine ont fini par gangréner tous les appareils d’États. Mais pour en prendre toutes les dimensions, ce ne fut pas suffisant : il a également fallu remonter dans le temps long pour donner toute sa profondeur à cet évènement, nous y reviendrons. Lire la suite…
Radio: Aude Vidal, On achève bien les éleveurs, 2017
Aude Vidal (dir.), On achève bien les éleveurs, éd. L’Echappée, 2017.
À l’origine de ce livre, le dessinateur Guillaume Trouillard. Loin de se contenter d’illustrer les entretiens qui sont ici retranscrits et mis en forme, il a ouvert les premières pistes de ce qui est devenu On achève bien les éleveurs. C’est lui que la lecture de La Liberté dans le coma, ouvrage du groupe Marcuse, a convaincu de la nécessité d’aborder la question du puçage des bêtes, du contrôle et plus globalement de l’administration du métier d’éleveur… et des résistances à cette lame de fond. C’est encore lui qui, après avoir découvert la chercheuse Jocelyne Porcher et l’éleveur Xavier Noulhianne dans l’émission de Ruth Stegassy sur France Culture, « Terre à terre », a souhaité que nous les rencontrions. Lire la suite…
Radio: La fête du vent à l’Amassada, 2017
L’éolien industriel, faussement écolo mais vraiment répressif
L’éolien industriel s’appuie sur un mensonge majeur, affirme l’auteur de cette tribune : il serait une énergie parfaitement « verte », « propre », « renouvelable ». Les mécanismes de ce discours écoblanchissant ont été analysés par les militants de l’Amassada, lieu emblématique de l’opposition à l’éolien industriel. Ils sont exposés à une vive répression. Lire la suite…
Radio: Une histoire de la CFDT, 2017
Une histoire du syndicat CFDT (Confédération française démocratique du travail) dans les années 1970.
Claude Carrey nous raconte l’histoire de la CFDT autogestionnaire. Puis Marie Ghis Malfilatre, nous raconte l’engagement de certains syndicalistes CFDT dans le mouvement de critique de l’industrie nucléaire et auprès du mouvement antinucléaire (voir: La Hague, grands soirs et petits matins). Le tout avant le « recentrage » opéré par Edmond Maire à la fin de cette décennie.
Conférences données lors de la Ve rencontre du groupe Écran Total de résistance à la gestion et l’informatisation de nos vies en automne 2017.
Claude Carrey, Une histoire de la CFDT autogestionnaire dans les années 1970.
Marie Ghis Malfilatre, La CFDT anti-nucléaire dans les années 1970.
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Dans la série Racine de Moins Un, émission de critique des sciences, des technologies et de la société industrielle, diffusée sur Radio Zinzine.
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Miquel Amorós, Vent debout contre le mal français, 2017
Le recul théorique causé par la disparition de l’ancien mouvement ouvrier a permis l’hégémonie d’une philosophie surprenante, la première qui ne se fonde pas sur l’amour de la vérité, objet primordial du savoir. La pensée faible (ou philosophie de la postmodernité) relativise ce concept, qu’elle fait dériver d’un mélange de conventions, de pratiques et de coutumes instables dans le temps, quelque chose de « construit », et, par conséquent, d’artificiel, sans aucun fondement. Et dans la foulée, toute idée rationnelle de réalité, de nature, d’éthique, de langage, de culture, de mémoire, etc.
De plus, certaines autorités du petit monde postmoderne n’ont pas manqué de qualifier certaines d’entre elles de « fascistes ». Finalement en récupérant Nietzsche, il n’y a donc plus de la vérité, mais seulement de l’interprétation. En vérité, une telle démolition systématique d’une pensée qui naît avec les Lumières et réclame la constitution de la liberté – qui donnera naissance, plus tard, avec l’apparition de la lutte de classes moderne, à la critique sociale et aux idéologies révolutionnaires – par ceux qui plutôt que de se baigner dans l’eau claire de l’authenticité préfèrent se vautrer dans la boue de l’imposture – principalement les professeurs et les étudiants –, a toute les apparences d’une démystification radicale menée à bien par de véritables penseurs incendiaires, dont la finalité ne serait rien d’autre que le chaos libérateur de l’individualité exacerbée, la prolifération d’identités et l’abrogation de toute norme de conduite commune. Au lendemain d’une telle orgie de déconstruction, aucune valeur ni aucun concept universel ne tiendrait plus debout : être, raison, justice, égalité, solidarité, communauté, humanité, révolution, émancipation… seront tous qualifiés d’« essentialistes », c’est-à-dire, d’abominations « pro-natura ». Lire la suite…